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L’année 2020 commence avec son lot de changements notamment dans le domaine de l’écologie avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’économie circulaire. Parmi les nombreux débats actuels, le secrétaire d’État, Brune Poirson, a pointé du doigt le secteur du BTP à cause d’une pratique jugée moins « écologique » qui se traduit par l’excavation des terres. Selon l’Ademe, ces dernières pourraient être réutilisées en vue de réduire leur empreinte écologique et améliorer l’économie nationale. Pour y parvenir, il faudra mettre en place un système de traçabilité fiable.
Environnement : le BTP pointé du doigt
Édifices publics, routes et autoroutes, stades… le secteur du BTP assure la conception et la pérennité de nos infrastructures. Le rôle qu’il joue dans notre société actuelle est plus que vertueux. Malgré sa forte implication dans le développement de notre économie, le bâtiment est aujourd’hui vu d’un mauvais œil.
Selon le secrétaire d’État, Brune Poirson, le secteur du BTP reste la plus grande usine de production de déchets en Europe, et aussi en France. Si l’on devait le rappeler, c’est 220 Mt/an de déchets, y compris les terres excavées, que les acteurs du bâtiment déversent sur le territoire, soit cinq fois plus que nos ordures ménagères.
Du côté des pouvoirs publics, les acteurs du BTP sont également impliqués dans l’accumulation des décharges sauvages ici et là :
- Déchets inertes : débris de briques, pierre, bétons, céramiques, tuiles, granulats…
- Déchets de matériaux de terrassement : graves limoneuses, limons, enrobés, loess…
- Déchets non dangereux, non inertes : débris de bois, terres humiques, plâtre…
- Déchets dangereux : plomb, déchets amiantés, bois traités…
Il n’y a rien à ajouter. Le bâtiment est responsable de 25% de tels dépotoirs. Avec tous ces chiffres, il y a de quoi inquiéter les responsables à l’heure où la sensibilisation à la protection de l’environnement commence dès l’école primaire.
Afin d’inciter le BTP à s’impliquer davantage dans le respect de la planète, le contrôle des terres excavées devrait être inclus dans la récente loi sur l’économie circulaire adoptée par le gouvernement depuis le 1er janvier 2020.
Traçabilité des terres excavées : un besoin urgent
Connues sous le nom de « tex », les terres excavées sont généralement utilisées dans le cadre de l’aménagement routier ou pour combler d’anciennes mines. Il s’agit d’une quantité importante de terres extraites d’un chantier de construction que l’on évacue ensuite par camions ou péniches. Désormais, leur réutilisation est soumise à une réglementation, plaçant ainsi les acteurs du bâtiment comme premier responsable. La raison en est que ces terres sont gorgées de polluants mortels comme le cyanure et qui doivent être traitées avant d’être exploitées.
Dans le Grand Paris par exemple, les règles et la pression sur le chantier sont plus sévères. Les opérateurs sont en effet tenus de fournir un document de traçabilité à leurs donneurs d’ordres, de la zone d’extraction à celle de la réutilisation. C’est grâce à cette démarche que l’on peut espérer un futur plus vert pour le secteur du bâtiment. Les experts estiment que l’exploitation de ces terres excavées présentent un fort potentiel à condition d’établir des règles de traçabilité.
Techniquement parlant, la mise en place d’un système de traçabilité du tex permettra de valoriser les déchets issus du BTP de façon plus raisonnée. Cette démarche permettra par la suite d’améliorer les alternatives à l’utilisation de matières premières, et par la même occasion optimiser les voies de transports et donc réduire l’empreinte écologique du BTP.
Utilisation de tex : un plus pour l’économie nationale
Alors que les terres excavées sont mal vues par de nombreux observateurs, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie voit les choses autrement. Elle affirme que l’utilisation de ces terres constitue une solution intéressante pour alléger les coûts de 10%. En effet, cela permet de réduire la quantité de matériaux neufs utilisés jusqu’à plus de 80%.
En plus de cet atout financier, la réutilisation des tex permettrait d’améliorer le secteur de l’emploi selon encore l’Ademe. Rien qu’en Ile-de-France, 100 000 emplois pourraient être créés grâce à ce système, soit un tiers des effectifs du secteur du bâtiment. Là encore, il faudra se baser sur un système de contrôle indépendant et simple pour aboutir à de tels résultats.
La meilleure solution serait d’établir un registre national et créer un outil fiable et accessible par tous les acteurs du secteur afin d’avoir une traçabilité des terres excavées à tout moment. De la petite commune à l’ensemble du territoire européen, en passant par les associations environnementales et les entreprises du BTP, chaque acteur devrait être en mesure d’y trouver les informations dont ils ont besoin pour mener à bien leur projet.
Images : bouygues-construction.com, constructioncayola.com
Vidéos : youtube.com
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